J’ai composé, en 2007, une musique pour un court-métrage d’Erik Viaddeff, sur un récit de Patrice Hetzel : « D’un éblouissement qui se dit adieu »
On y trouve cette phrase superbe, dédiée à « l’image » mais qui pourrait bien évoquer mes compositions :
« … se faisait et se défaisait, se fragmentait, s’effeuillait, s’éparpillait, en corpuscules salutaires et en subdivisions plus ou moins évidentes, enfilant des bris de mémoire, jusqu’à ce que les pellicules infinitésimales s’agglutinent en pelures et pliures, se découpant pour se recomposer, s’effaçant pour mieux s’épouser, s’immobilisant dans le moment même de l’oscillation la plus incertaine »
Je me définis parfois comme un « visuel » : les formes, les matières - plus rarement les couleurs- excitent mon oreille et se mutent en structures sonores déjà organisées. Comme si ma musique était en germe dans ces formes, ces matières.
Peut-être sont-elles ontologiquement musique.
La composition sur l’opéra « le Jardin des supplices » en est déjà l’illustration.