Le Jardin des supplices fait état d'une contrée lointaine, irréelle, réinvestie par l'imaginaire et les théories d'Octave Mirbeau, dans un contexte où l'extrême orient était à la mode. Cela, nous l'avons maintes fois énoncé dans ces pages.
Antoine d'Agata, photographe, décrit le voyage comme une fuite. Nulle trace d'exotisme ici mais la quête de l'humain dans ses extrémités et ses contradictions. D'Agata recherche l'abandon afin de saisir le désir, le sien propre. Il y a comme une contradiction dans les termes. On songe à des poètes, à certains médiums... Le résultat confine à l'Informe, à la fois terriblement expressif, troublant, et rendant compte aussi de l'insatisfaction visuelle, d'une impossibilité de possession... Le film, la Chambre Cambodgienne, décrit cette errance atypique, hors de toute convention ou morale. Ce dernier mot n'apparait pas dans ce "documentaire" dont l'intention dépasse largement la description, le portrait ou le récit de la création. Antoine d'Agata serait-il une des réminiscences contemporaines de notre narrateur?
La Chambre cambodgienne, réservé à un public adulte et averti, a été réalisé par Tommaso Lusena De Sarmiento et Giuseppe Schillaci. Le film est visible ICI.