25 avril 2009

Méduse(s) /3/

Une appréhension corporelle : le visage et l'œil

Image de la fin de l'Acte 1


Avec Méduse, la mise en images de l’Acte 1 aura conduit à favoriser certaines parties anatomiques. Ces récurrences s’inscrivent dans le récit et les symboles associés.
La méduse grecque s’impose d’abord par sa frontalité, sa facialité. En tant que motif architectural antique, elle est un masque de façade, une face affleurant du fronton.
Le regard constitue son plus fort atout et le miroir (bouclier de Persée) neutralise la gorgone autant qu’il la révèle, renvoie la créature à sa nature monstrueuse. Peut-être en est-il de même, moralement, avec Clara, qui vit en situation spéculaire ou par procuration, qui se contemple à travers les supplices que d’autres subissent et les réactions de son compagnon. Clara réfléchit les faiblesses du narrateur, comme Gorgô : "quand vous (la) dévisagez, c’est elle qui fait de vous ce miroir où, en vous transformant en pierre elle mire sa terrible face et se reconnaît elle-même dans le double, le fantôme que vous êtes devenu dès lors que vous affrontiez son œil.." * (EV)

*Jean-Pierre Vernant, la Mort dans les yeux, p.82