Ces deux tendances avérées, analogiques ou informes, ont donné des résultats tangibles dans le cadre de la photographie dite surréaliste : si Man Ray, Kertesz et Brassaï sont les plus célèbres, d’autres noms méritent d’être cités : Tabard, Cahun, Boiffard, Lotar, Wulz, Painlevé... Certains photographes usent de techniques qui troublent la vue, défont une vision cartésienne. Les solarisations, les surimpressions et les distorsions figurent parmi les procédés les plus usités. Plusieurs artistes font également preuve de mises en scène inventives par le travestissement ou l’ordonnancement des objets. D’autres enfin, répugnent ponctuellement à ces effets et ne font confiance qu’aux fondements photographiques : cadrage, angle de vue et luminosité. Rosalind Krauss insiste sur la dématérialisation obtenue par la lumière quand elle évoque Anatomies (1930) de Man Ray, le cou distendu mais rendu néanmoins étrangement gélatineux par l’éclairage et les contours de l’image (…)* (EV)
* Corpus delicti, dans le Photographique, 1990, Macula, P.167,168. On notera particulièrement ce que cette image doit au recadrage en découvrant ici une première version, comme si le premier état pouvait être encore qualifié d’analogique….