L’Informe n’est pas issu originellement, historiquement, du Surréalisme officiel mais de ses dissidents de la rue Blomet, dont l’incarnation plastique est André Masson et le maître d’œuvre Georges Bataille, avec, comme support essentiel, la revue Documents. L’analogie à la Breton révèle d’autres formes plus ou moins reconnaissables, voisines dans l’esprit d’une métaphore littéraire. Elle ne recèle pas la même dose de rage, malgré son inquiétante étrangeté et sa charge sexuelle… L’Informe est insondable, l’informe est déclassement, il se refuse et périme toute limitation, sans limite et sans possible. Il nie tout espoir de classification, d’analyse circonstanciée, comme, en d’autres temps, le Sublime de Burke… Mais le Sublime était perceptif, et en cela déjà novateur pour son temps. L’Informe intègre non seulement la perception, mais l’humain aussi et l’au-delà de l’humain. (EV)