Le jardin se charge de symboles et de réminiscences théologiques dont le titre du roman n’est qu’un contournement commode: les délices concerneraient tout être humain alors que les supplices feraient la joie des fous, ou des artistes...
Le Jardin peut ainsi être considéré comme une métaphore, voire une parabole de l'univers artistique, autarcique et amoral...
Le jardin clos est une création intégrale de l’homme associant ses terreurs, ses excès, ses fantasmes. Clara en serait la spectatrice, l’esthète, sorte de créateur passif qui entraine le naïf narrateur dans son sillage. Le bourreau incarnerait le créateur qui parodie les piliers sociaux (l’identité sexuelle, l’intégrité corporelle, la préséance de l’être humain par opposition aux autres espèces vivantes, l’idée même de civilisation). Cette parabole extrême, porte en germe sa propre contradiction qui conforte la morale…. L’être non conforme (l’esthète dévoyé) et son partenaire consentant sont punis à la fin, l’une par la folie et l’autre par une désillusion profonde et définitive sur le genre humain…