21 novembre 2008

Prises de paroles

Dans le couple narrateur / Clara, il est évident que Clara l’emporte en intensité et en consistance. Elle est la véritable héroïne du roman, son centre incontestable. Le narrateur n’est qu’une fade marionnette sans nom et sans visage, d’ailleurs fort difficile pour Erik Viaddeff à représenter en images.
Comment faire pour que cet homme qui prend la parole dès le Frontispice et jusqu’à la fin du roman, ne monopolise pas le discours comme il le fait, nécessairement, dans le roman de Mirbeau (sans pour autant « voler la vedette » à Clara…)?
Notre opéra virtuel se construit en effet autour de la voix de Clara, incarnée par Marie-Madeleine Koebelé. Il me faut ainsi lui donner plus souvent et plus intensément la parole puisqu’elle est aussi la voix chantée de l’opéra.
Dans ces conditions, comment opérer les coutures narratives prises en charge par le narrateur, comment se livrer à l’indispensable description extérieure de Clara sans pour autant confier trop de parole au narrateur, incarné dans l’opéra par la voix parlée de Détlef Kieffer ?
L’une des solutions peut consister à confier certaines parties narratives à Clara s’adressant au narrateur. Ainsi, la description du chemin qui mène au bagne peut être transformée en une série d’ordres qui pré-visualisent la route. En somme, créer du dialogue là où il n’y en a pas. (K.M)