Si l’on poursuit plus loin le maigre raisonnement entrepris ici, l’obscénité suprême montrerait superficiellement des formes allusives, métaphoriques, symboliques que le spectateur façonnerait malgré lui, une mécanique de la mise en abyme du fantasme.
Cela, Mirbeau le réalise partiellement en optant pour des marionnettes animées par le soubresaut du désir souvent vécu par procuration, sans toutefois nous associer, sans inclure le lecteur comme voyeur. Cet ultime barrage sera rompu par d’autres, en devenant par exemple une intention revendiquée de certains tenants de l’art corporel, notamment des Actionnistes viennois, déjà évoqués .
Dans un essai, Pascal Bonitzer compare le cinéma des origines, qu’il qualifie d’innocent, joyeux et sale avec le cinéma qui a acquis sa maturité, un regard sur ses propres mécanismes, et que Bonitzer définit ainsi : il (le cinéma) va devenir obsessionnel, fétichiste et glacé. La saleté ne disparaît pas, elle est intériorisée, moralisée, elle passe par le regard, ce sont simultanément la loi, le désir et la perversion qui font leur entrée dans le cinéma*..
Si notre médium n’est qu’apparenté au cinéma (nous reviendrons sur les spécificités et les lacunes du médium vidéo), reconnaissons que l’obscène découle aussi, par opposition voire même contradiction, d’une vision univoque régie par des codes.
Il convient de rappeler à qui Mirbeau a dédié fort ironiquement le Jardin des Supplices :« Aux Prêtres, aux Soldats, aux Juges, aux Hommes, qui éduquent, dirigent, gouvernent les hommes, ces pages de Meurtre et de Sang ». (EV)
Pascal Bonitzer, Le champ aveugle, Gallimard/ Les Cahiers du cinéma, 1981, p.49
Cela, Mirbeau le réalise partiellement en optant pour des marionnettes animées par le soubresaut du désir souvent vécu par procuration, sans toutefois nous associer, sans inclure le lecteur comme voyeur. Cet ultime barrage sera rompu par d’autres, en devenant par exemple une intention revendiquée de certains tenants de l’art corporel, notamment des Actionnistes viennois, déjà évoqués .
Dans un essai, Pascal Bonitzer compare le cinéma des origines, qu’il qualifie d’innocent, joyeux et sale avec le cinéma qui a acquis sa maturité, un regard sur ses propres mécanismes, et que Bonitzer définit ainsi : il (le cinéma) va devenir obsessionnel, fétichiste et glacé. La saleté ne disparaît pas, elle est intériorisée, moralisée, elle passe par le regard, ce sont simultanément la loi, le désir et la perversion qui font leur entrée dans le cinéma*..
Si notre médium n’est qu’apparenté au cinéma (nous reviendrons sur les spécificités et les lacunes du médium vidéo), reconnaissons que l’obscène découle aussi, par opposition voire même contradiction, d’une vision univoque régie par des codes.
Il convient de rappeler à qui Mirbeau a dédié fort ironiquement le Jardin des Supplices :« Aux Prêtres, aux Soldats, aux Juges, aux Hommes, qui éduquent, dirigent, gouvernent les hommes, ces pages de Meurtre et de Sang ». (EV)
Pascal Bonitzer, Le champ aveugle, Gallimard/ Les Cahiers du cinéma, 1981, p.49