12 février 2009

Un Jardin des Supplices dans la Montagne Sacrée…

Aussi éloignées qu’elles puissent paraître, l’œuvre de Jodorowski et de Mirbeau ont pourtant en commun l’esthétisation du corps blasphémé.
Corps blasphémé dans La Montagne sacrée* où un homme au physique christique, reproduit à l’infini en position de crucifié, finit par dévorer sa propre réplique, son propre corps. Auto-Eucharistie ?
Dans le Jardin des Supplices, c’est la sainteté même de Clara (sa pureté) qui forme le terrain de sa perversité : dans sa délectation de la vue des suppliciés, il y a quelque chose du martyr et de flagellation. Tout en éprouvant le plaisir le plus intense, Clara souffre et se tue, se dévore à petit feu. Son corps devient une offrande à elle-même. Auto-Eucharistie ?...
Ces corps blasphémés, sublimés, expriment plus que jamais le Beau, dans une esthétique dont la monstruosité est toute baroque.
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Kinda Mubaideen