Cincinnatus cache sa lumière aux autres pour la nourrir dans le plus grand secret de sa cellule et s’enorgueillit de l’opacité qu’il est capable de revêtir face à autrui : Cincinnatus admire en solo la clarté de son informité : lorsqu’il se retrouva seul dans sa cellule, il « se débarrassa de sa tête comme d’une perruque, enleva ses clavicules comme des courroies, retira sa cage thoracique ainsi qu’il l’eut fait d’une cotte de mailles (…), se libéra de ses côtes, de ses jambes ; sortit ses mains et les jeta dans un coin comme des gants (…) », désagrégeant peu à peu tout son être physique qui ne finit que par « colorer à peine l’atmosphère », pour jouir de « cette sensation de fraîcheur » et plonger « à corps perdu dans son milieu secret, librement, joyeusement (…)». Mais à l’arrivée de son geôlier, Cincinnatus « revêtit tout ce dont il s’était démuni, y compris sa calotte*. »
Un lien relie pourtant les deux personnages : chez Clara comme chez Cincinnatus, le rapport à l’informe est de l’ordre de l’intime et de sa quête, dans une démarche dépouillement.
Kinda Mubaideen
* Vladimir Nabokov, Invitation au supplice, p.36