30 janvier 2010
Clara contre Albertine ? 2/3
Le rapprochement réside aussi dans la relation masochiste que chacun des deux narrateurs, Marcel et celui anonyme du Jardin des supplices, entretiennent avec leur amante. En chacun d’eux réside une part de fascination pour la souffrance (psychologique ou physique) et les deux femmes sont l'une et l'autre le vecteur d’une expérience esthétique (autant que d’une passion sans issue). Albertine et Clara sont clairement décrites comme bisexuelles et potentiellement infidèles, rétives à toute vie maritale et conventionnelle. Clara se délecte d’états intermédiaires entre la vie et le trépas, dispositions auxquelles participe la petite mort… Albertine, éprise de liberté, pourrait être une Clara en amont qui n’aurait pas encore assez, ou trop, vécu.(EV)