3 janvier 2010

La géographie du corps

Cette page nous a déjà permis d’évoquer maintes influences visuelles. Alors que Détlef Kieffer met la dernière main à la bande musicale de l’acte IIII d’après le livret ironique et poétique de Kinda Mubaideen, il convient de revenir aux sources, aux références, à ce que l’on ne peut oblitérer quand il est question du corps représenté.
J’ai déjà fait état ici des apports américains* qui, dans ce domaine, parsèment l’image animée. Geography of the body (1943) de Willard Maas fédère les concepts surréalistes majeurs, l’Informe et l’analogie. Tout y est : la sexualité, la fragmentation, la volonté anti-idéaliste. Le commentaire de George Barker explicite le titre. Cette voix off est partie intégrante du film.
Le morcellement*** devient en même temps l’évocation d’une perception épidermique, une topographie mystérieuse et la métaphore d’une violence « déformante » faite au corps.

* Voir aussi les articles consacrés à Marie Menken, Carolee Schneeman, et Maya Deren.
** Les articles concernant l’informe peuvent être lus ici : 1, 2, 3, 4, 5, 6.
*** à lire ou à relire, l'Invitation au supplice par Nabokov (1 et 2)